Cahier de recherche no 2021-06
Une évaluation de l’effet du crédit d’impôt pour la prolongation de carrière
Jean-Michel Cousineau et Pierre Tircher
Résumé
En 2012, le gouvernement du Québec, à l’instar de la Suède et de l’Australie qui l’avaient précédé, mettait en place le Crédit d’impôt pour le prolongement de carrière (CIPC) avec pour objectif d’inciter les travailleurs âgés à demeurer ou à revenir sur le marché du travail.
Cet article évalue l’effet de ce crédit d’impôt sur le taux d’activité et l’emploi des travailleurs âgés par la méthode des différences dans les différences, en s’appuyant notamment sur les microdonnées à grande diffusion de l’Enquête sur la population active de Statistique Canada et en prenant l’Ontario comme groupe de référence.
Les résultats d’analyse indiquent que cette politique a comblé un peu plus du cinquième de l’écart du taux d’activité entre le Québec et l’Ontario. Concrètement, cette politique aurait permis de maintenir ou de créer environ 27 000 emplois en moyenne par année sur la période 2012-2019 chez les 60 ans et plus par rapport à la période précédant l’implantation de la mesure, démontrant ainsi les avantages d’un programme mieux ciblé en termes de classes d’âge et de revenus. Par ailleurs, la politique apparaît davantage efficace dans la deuxième moitié de la période d’implantation soit de 2016 à 2019 comparativement à la première période, de 2012 à 2015.