Article de revue
Les cotisations REÉR en trois grandes questions : qui, quand et combien ?
Luc Godbout et Matis Allali
Résumé
Le régime enregistré d’épargne-retraite (« REÉR ») et le régime de pension agréé (« RPA ») sont de puissants mécanismes d’accumulation d’épargne-retraite. Or, à qui bénéficient-ils respectivement ? Est-ce que ce sont deux clientèles différentes qui ne cotisent qu’à l’un ou à l’autre des régimes, ou est-ce que ce sont les mêmes contribuables qui cotisent aux deux régimes ? Le présent article, publié dans l’édition d’automne 2021 de la revue Stratège de l’APFF, répond à cette question et clarifie quand et combien les contribuables y cotisent. En utilisant les données de la banque de données administratives longitudinales de Statistique Canada, les contribuables sont divisés en trois groupes : ceux ayant cotisé uniquement à un REÉR, ceux ayant cotisé uniquement à un RPA et ceux ayant cotisé aux deux régimes. Ces données permettent de cibler la part de contribuables qui cotisent à l’un, à l’autre ou aux deux régimes, leur cotisation d’épargne-retraite ventilée selon le type de régime, la part de leur épargne-retraite allouée à chaque régime et l’évolution des droits REÉR inutilisés selon l’âge et le profil de cotisant (REÉR uniquement ou REÉR et RPA).
De manière générale, une grande partie des cotisants à un REÉR ne possèdent pas de RPA, mais une large part contribue tout de même aux deux régimes simultanément. Sans surprise, les cotisants à un REÉR augmentent leurs cotisations avec l’âge. De plus, les contribuables qui ne possèdent qu’un REÉR y cotisent davantage que les contribuables qui possèdent également un RPA. Malgré tout, ceux qui disposent d’un RPA ont tendance à consacrer une part plus importante de leur revenu à l’épargne-retraite (RPA et REÉR combinés). Finalement, l’analyse des droits REÉR inutilisés démontrent un rattrapage important des cotisations REÉR à l’approche de la retraite.