Article de revue

Le marché du travail une fois à la retraite : stop ou encore?

Luc Godbout

Publié dans Stratège, Association de planification fiscale et financière, vol. 27, n° 1, 40-42.

Résumé

Depuis la fin du babyboom, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus en proportion de la population totale est en augmentation au Québec. La part de ce groupe dans le total de la population est passée de seulement 7 % en 1971, à 11 % en 1991, à 16 % en 2011 et atteint aujourd’hui 20 %. Or, il est prévu que cette proportion atteigne 25 % en 2031. Ce phénomène n’est pas unique au Québec, on le constate aussi dans la plupart des pays avancés. Deux choses distinguent toutefois la transition démographique au Québec.

La première est la rapidité avec laquelle la proportion des personnes âgées de 65 ans et plus dans la population totale augmente. Alors qu’il devrait s’écouler 32 années pour que ce ratio passe de 12 % à 24 % au Québec, il n’aura toujours pas doublé en Ontario après 52 ans (en 2046, dernière année de la projection démographique). Autres exemples, le passage de 12 % à 24 % de la proportion des personnes âgées de 65 ans et plus dans la population totale se ferait en 65 ans en France et en plus de 90 ans en Suède.

La seconde distinction est la contraction du bassin de la population des 15 à 64 ans. D’ici 2031, même en tenant compte de l’immigration, il est prévu que ce groupe sera légèrement moins élevé qu’en 2020 au Québec alors qu’en Ontario, il augmentera d’un million de personnes. Même si la réduction du bassin des travailleurs potentiels découlant de la transition démographique était prévisible depuis de nombreuses années, il a fallu attendre de constater de visu la rareté de
la main-d’œuvre dans plusieurs secteurs d’activité pour prendre réellement conscience de ce défi pour le Québec, défi qui perdurera pendant plus d’une décennie.

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